Donald Trump est le plus grand génie médiatique du 21ᵉ siècle

 

On ne peut passer une seconde sans parler de Donald Trump. En effet, depuis son irruption dans l’arène politique en 2015, il ne cesse de capter l’attention mondiale. Que ce soit au pouvoir ou non, son nom alimente chaque jour les unes des journaux, les débats télévisés, ainsi que les discussions en ligne. De ce fait, il est devenu une figure centrale du XXIe siècle, un personnage clivant qui fascine autant qu’il effraie.

Trump est un maître de la communication moderne. Il a compris, bien avant ses rivaux, que la politique est un théâtre, et que les réseaux sociaux en sont la scène. Même lorsqu’il a été banni de certaines plateformes, il a su rebondir avec Truth Social, et ainsi continuer à imposer son récit, souvent provocateur. Par ses sorties qui deviennent instantanément virales, il oblige les médias et ses adversaires à réagir. En conséquence, il contrôle le tempo du débat public.

Cependant, Trump ne se résume pas à un style. Il incarne le malaise profond d’une Amérique en crise : une société fracturée, anxieuse de perdre sa suprématie mondiale, tiraillée entre tradition et changement. Sa base électorale voit en lui le défenseur d’un ordre menacé, d’une Amérique « oubliée » par les élites et les institutions globalisées. Ainsi, il transforme le ressentiment en mobilisation.

De plus, sa résilience est inédite. Malgré les scandales, les inculpations et les procès, il est parvenu à reprendre la Maison-Blanche en 2025. Ce paradoxe – un homme politiquement fragilisé mais électoralement triomphant – témoigne d’un système démocratique malade, où le rejet du « système » est devenu un programme en soi.

Par ailleurs, Trump a un impact mondial. Son style inspire une nouvelle génération de leaders populistes, de Bolsonaro à Orbán, de Milei à certains en Afrique ou en Europe de l’Est. Il remet en cause les alliances historiques des États-Unis, menace l’OTAN et relativise l’engagement envers l’Ukraine. Son retour au pouvoir redessine déjà l’équilibre géopolitique mondial, au détriment de l’ordre libéral issu de 1945.

Finalement, Trump n’est plus seulement un homme politique : il est un miroir. Un miroir déformant mais révélateur des tensions contemporaines : crise de confiance, polarisation extrême, montée du populisme, fatigue démocratique. Même ses détracteurs sont prisonniers de son agenda. Tant que les causes qui l’ont porté au sommet persisteront, il sera impossible de tourner la page Trump.

Lyudmila Smirnov