Pendant que le peuple haïtien meurt, fuit, pleure et survit, Laurent Saint-Cyr, membre influent du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), s’envole régulièrement pour Yale, au sein d’un programme taillé sur mesure pour les élites globalisées. Sa présence au Yale Peace Fellowship est présentée comme une reconnaissance de ses compétences. Mais de quelle paix parle-t-on, quand son propre pays est en feu ? De quel leadership parle-t-on, quand l’intéressé est incapable de rester sur le sol national pour affronter, aux côtés du peuple, l’effondrement général ?
Cette attitude de passer plus de temps aux États-Unis qu'en Haïti est une insulte. Une gifle à tous les déplacés internes, aux mères qui fuient les balles, aux enfants qui dorment sous des tentes. Pendant que le peuple réclame des dirigeants visibles, actifs, enracinés, Saint-Cyr opte pour le confort d’un stage de prestige à l'étranger, avec networking, mentorat et séminaires bienveillants. En pleine agonie nationale, il prend le large. Et il faudrait l’applaudir ?
Qu’on ne vienne pas nous endormir avec des discours sur le “renforcement des capacités” ou la “formation de futurs médiateurs de paix”. Ce programme n’est ni un doctorat, ni une mission d'État, ni une urgence stratégique. C’est un choix personnel, une parenthèse dorée qui témoigne d’un détachement complet. Saint-Cyr n’est pas en service commandé : il est en excursion académique. Le reste, c’est de la poudre aux yeux.
Ce comportement est d’autant plus grave qu’il est représentatif d’un mal profond : cette tendance des élites haïtiennes à fuir les responsabilités dès que l’occasion se présente. Le pays brûle, mais ses dirigeants se dispersent, s’exilent temporairement, partent “se former”. Et pendant ce temps ? Le chaos s’installe. L’absentéisme politique devient la norme, l’irresponsabilité, une habitude. Un Conseil Présidentiel de Transition qui tolère cela perd toute crédibilité.
Dans n’importe quelle démocratie fonctionnelle, une telle attitude aurait déclenché un tollé : motion de censure, pressions publiques, demandes de démission. Mais en Haïti, rien. Silence. Résignation. Ce silence, justement, alimente l’impunité et le mépris. Il y a là une complicité passive qui confine à la trahison. Gouverner un peuple martyrisé exige du courage, du sacrifice, pas des escapades dans les amphithéâtres feutrés des universités étrangères.
Il est temps de poser la question frontalement : peut-on rester membre du CPT tout en vivant à moitié à l’étranger ? Peut-on prétendre servir un pays qu’on n’habite pas, qu’on ne ressent plus, qu’on ne respire plus ? Haïti n’a pas besoin de “fellows” en vadrouille. Elle a besoin de combattants, de bâtisseurs, de dirigeants qui ne s’envolent pas quand la maison brûle. Le pays est à genoux, et Saint-Cyr, lui, est à Yale. Le symbole est tragiquement parlant.
Stephen ROY
Ayiti pa peyi vre mesye pou yon nèg prezidan epi lap vwayaje pou etid✈️
RépondreSupprimerHaiti est le pays le plus facile au monde. Les noirs font vraiment pitié à la face 😈 👀 du monde
RépondreSupprimerDirigeant de merde pays de merde
RépondreSupprimerDésastre 🫥
RépondreSupprimerSe peyi yo ya fè sa yo vle
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