Dans la diaspora haïtienne, un slogan circule de bouche à oreille depuis plusieurs années : « Ayisyen pa pati 2 fwa ». Cette formule, à la fois simple et puissante, résume l’espoir de ceux qui ont fui Haïti : une fois arrivés aux États-Unis, plus jamais ils ne veulent y retourner. Ce n’est pas une provocation, mais une déclaration de survie. Or, cette idée se heurte aujourd’hui à la politique anti-immigration du président Donald Trump, revenu au pouvoir depuis janvier 2025.
Dès son retour à la Maison-Blanche, Trump a lancé une vaste campagne de déportation des migrants en situation irrégulière. Il mobilise la Garde nationale, promet des arrestations massives, et cible sans détour des groupes comme les Haïtiens, souvent cités dans ses discours. Dans cette stratégie, il s’attaque frontalement à ce slogan implicite : il veut contraindre ceux qui sont restés après l’expiration de leur visa à repartir, que cela leur plaise ou non.
Mais « Ayisyen pa pati 2 fwa » n’est pas qu’un caprice ou un entêtement individuel. Il incarne le rejet d’un pays en crise permanente. Pour des milliers d’Haïtiens, retourner au pays équivaut à retourner en enfer. Rester aux États-Unis, même sans papiers, semble moins risqué que d’affronter l’insécurité, la misère ou l’instabilité d’Haïti. En criminalisant ces choix de survie, Trump ne fait qu’ajouter à l’angoisse d’une communauté déjà fragilisée.
Ce slogan ne serait jamais né si Haïti fonctionnait. Avec des emplois décents, des services de base et un minimum de sécurité, les Haïtiens rentreraient d’eux-mêmes. Mais au lieu de s’interroger sur les causes de cette fuite massive, Trump préfère traiter ces migrants comme des fraudeurs. Il ferme les yeux sur le déséquilibre mondial qui pousse les pauvres à fuir vers les pays riches.
Paradoxalement, plus il s’attaque aux Haïtiens, plus il renforce son image auprès d’un électorat hostile à l’immigration. Dans son discours, expulser devient une preuve d’autorité. Peu importe si cela détruit des vies. Les Haïtiens, comme d’autres communautés vulnérables, deviennent les boucs émissaires d’un pouvoir qui cherche à rassurer les peurs intérieures de l’Amérique.
En fin de compte, « Ayisyen pa pati 2 fwa » est à la fois une prière, un cri de révolte et un refus d’abandonner son rêve. Mais face à la machine répressive du pouvoir, ce cri risque d’être étouffé. La vraie solution ne viendra ni des rafles ni des expulsions, mais d’un renouveau profond d’Haïti. Tant que le pays restera invivable, ce slogan aura plus de force que toutes les lois.
Eric CADET
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Se mizè ak ensekirite ki fè Ayisyen pa vle retounen Ayiti. Si Leta rezoud pwoblèm sa yo anpil ap rantre lakay yo. We love Haiti. We love our people.
RépondreSupprimerYON JOU LAP JOU
RépondreSupprimerkounya m ta gen 15 000 dola m ta bezwen ale Etazini 😜😜😜😜😜
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