Fondateur du média

Fondateur du média
Jameson LEOPOLD est Travailleur social et Gestionnaire. Il a fait des études de maîtrise en Sciences du développement à la Faculté d’Ethnologie et en Conseil et expertise en action publique à l’Université Toulouse 1 Capitole. Il est reconnu comme consultant en migrations et réintégration (déportation, retour volontaire et fuite des cerveaux), en renforcement institutionnel (création d’organisations, élaboration et gestion de projets) et en évaluation de projets. Fort de trois années d’études en linguistique, il a fondé Plume Souveraine et occupe actuellement le poste de directeur de la communication au sein du parti Konbit Pou Demokrasi.

jeudi 28 août 2025

🔴 Gary Didier Pérez : l’hypocrisie d’un milieu musical qui célèbre les morts mais ignore les vivants

Pendant de longs mois, Gary Didier Pérez, ancien chanteur de Zenglen et Ozone, a fait entendre sa voix non pas sur scène, mais dans un cri de détresse. Atteint de diabète et d’insuffisance rénale, il avait besoin de soins coûteux qu’il ne pouvait pas assumer seul. Avec humilité, il avait lancé un appel à la solidarité, espérant que ses collègues, amis du milieu musical et admirateurs répondraient présents. Mais dans l’indifférence presque générale, ses supplications se sont heurtées au silence.

Aujourd’hui, ce même milieu qui a fermé les yeux et les oreilles pendant qu’il souffrait, s’empresse de couvrir les réseaux sociaux de messages d’hommage. Les grands mots se succèdent : « légende », « icône », « frère ». Mais ces mots n’ont plus de valeur pour celui qui n’est plus. C’est une hypocrisie criante qui illustre une triste réalité : en Haïti, on préfère célébrer les morts que de soutenir les vivants.

Le cas de Gary Didier Pérez n’est malheureusement pas isolé. Avant lui, d’autres artistes ont connu le même abandon, réduits à mendier de quoi payer un médicament, un loyer ou un billet d’hôpital, alors qu’ils avaient fait danser, chanter et rêver des générations entières. Ces musiciens, qui devraient être considérés comme des porteurs de patrimoine, finissent souvent leurs jours dans l’oubli, la solitude et la misère, pendant que le pays s’illumine soudain de leurs souvenirs au moment de leur disparition.

Cette hypocrisie traduit une absence de structure et de vision dans le secteur musical haïtien. Aucun mécanisme sérieux n’existe pour assurer la protection sociale des artistes, pour leur garantir des soins de santé décents ou même une retraite minimale. Les associations et syndicats sont faibles, les producteurs profitent des talents mais se lavent les mains dès que l’artiste n’est plus « rentable ». On applaudit sur scène, on encaisse les profits, mais on détourne le regard quand vient la maladie.

En réalité, le drame de Gary Didier Pérez est un miroir tendu à la société haïtienne tout entière. Nous nous complaisons dans les hommages posthumes et les cérémonies de façade, au lieu de cultiver la solidarité vivante, concrète et utile. Nous préférons des statues après la mort plutôt que des gestes simples qui auraient pu sauver une vie. L’hypocrisie est collective : elle ne concerne pas seulement les musiciens, mais aussi le public, les promoteurs et les institutions culturelles.

Si nous voulons que la mort de Gary Didier Pérez ait un sens, il faut qu’elle serve de déclic. Le secteur musical haïtien doit enfin se doter de structures de protection et de solidarité réelles pour ses acteurs. Il est temps que les artistes puissent vieillir et affronter la maladie avec dignité, entourés de la reconnaissance de leur communauté. Sinon, nous continuerons à répéter ce cycle cruel : abandonner les vivants pour mieux pleurer les morts.

Yvenert Smith Paul 

This page is sponsored by Dalia Store Online, Pati Konbit Pou Demokrasi, and Caëlle Edmond – SOS Solitude.

📌 Caëlle Edmond – SOS Solitude

💠 Profil personnel : facebook.com/caelle.edmond.7
💠 Page publique : facebook.com/SosSolitude
💠 Page officielle : facebook.com/caellesossolitude2008

✨ Une voix engagée pour briser le silence autour de la solitude, de la souffrance mentale et de l’abandon. À travers la page SOS Solitude, Caëlle Edmond tend la main à ceux que la société oublie.

Logo Konbit Pou Demokrasi

3 commentaires:

  1. HMI fatra
    Atis fatra
    Animateur fatra
    Jounalis fatra
    Manager fatra

    RépondreSupprimer
  2. NEW YORK, 28 out 2025 – Gary Didier Perez, chantè ki te pote vwa velours li nan gwoup Zenglen anvan li te fonde gwoup Ozone, mouri jodi a nan midi pandan li te sou aparèy respirasyon. Li te gen 59 an.

    Perez t ap goumen ak maladi dyabèt ak pwoblèm ren depi plizyè ane. Li te sou dyaliz regilyèman, li te sibi operasyon kè an 2023, epi pita yo te oblije koupe youn nan pye li. Pandan dènye mwa yo, li te anba swen ospis akoz sante li ki t ap vin pi grav. Malgre tout difikilte sa yo, li te toujou rete yon figi respekte nan mizik ayisyen an.

    RépondreSupprimer
  3. Gary Didier Perez poste yon Gofundme online depi mwa Me 2025 pou $40000 US li reyisi jwenn $6000 epi li mouri pou sa ala yon HMI sa mezanmi🤮

    RépondreSupprimer

Eliminer les gangs sans résoudre les problèmes sociaux, c'est du « lave men siye atè »

Pour s’attaquer efficacement à l’insécurité en Haïti, il faut d’abord en identifier les causes profondes et structurelles. L’une d’elles dem...