Après plusieurs mois de silence relatif, le Core Group revient officiellement sur le devant de la scène politique haïtienne. Ce regroupement informel, composé des représentants des États-Unis, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Union européenne, du Brésil, de l’Espagne, de l’OEA et des Nations Unies, a tenu une réunion cette semaine, sous le leadership de l’Organisation des États Américains (OEA), afin de relancer ses activités en Haïti.
À cette occasion, une feuille de route a été présentée, articulée autour de quatre axes principaux : sécurité, processus électoral, consensus politique et réponse humanitaire. Selon les informations rapportées par Radio Télé Métronome, cette nouvelle stratégie viserait à stabiliser le pays, en proie à une crise prolongée depuis plusieurs années. Ainsi, pour sa mise en œuvre, un budget estimé à 1,3 milliard de gourdes – soit environ 9 millions de dollars américains – serait nécessaire.
Plus précisément, le détail du budget révèle la répartition suivante : 104,1 millions de gourdes seraient alloués au processus électoral, 96 millions à la sécurité, 908 millions à la réponse humanitaire et 5,1 millions pour l’établissement d’un consensus politique. Pour l’OEA, cette initiative a pour objectif de répondre à la crise politique et sécuritaire, laquelle s’est aggravée après l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. Toutefois, cette démarche ne fait pas l’unanimité : plusieurs observateurs y voient une nouvelle manifestation d’ingérence étrangère dans les affaires internes haïtiennes.
En effet, il convient de rappeler que le Core Group avait déjà joué un rôle central dans les élections de 2011 et de 2016, qui avaient conduit respectivement Michel Martelly et Jovenel Moïse à la présidence. Or, ces deux mandats ont été marqués par une gouvernance instable, une montée inquiétante des gangs armés, la détérioration des institutions républicaines et une perte massive de confiance dans le processus démocratique. Par conséquent, pour une partie de l’opinion publique, ce retour du Core Group pourrait signifier la perpétuation d’un modèle ayant contribué à la crise actuelle.
Par ailleurs, selon les mêmes sources, le Kenya – initialement désigné pour diriger la force multinationale prévue pour intervenir en Haïti – pourrait perdre cette responsabilité. En effet, le Rwanda aurait été discrètement approché pour prendre la relève. Néanmoins, aucune décision officielle n’a encore été annoncée. Ce changement éventuel, s’il se confirme, viendrait ajouter une nouvelle zone d’ombre à un processus international déjà critiqué pour son opacité et son manque de participation des acteurs haïtiens.
En somme, alors que la population haïtienne continue de faire face à une insécurité généralisée et à un effondrement progressif de l’appareil étatique, le retour du Core Group suscite des réactions partagées. D’un côté, certains espèrent que cette intervention relancera les efforts de stabilisation ; de l’autre, beaucoup redoutent une reprise en main extérieure, perçue comme une entrave à la souveraineté nationale et à la construction d’une solution véritablement haïtienne. Une réalité s’impose alors : en Haïti, ce sont souvent les ambassadeurs qui dictent l’agenda politique, pendant que la présidence nationale peine à faire entendre sa voix.
Jamesley Rolls-Ainé
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Bondye kisa nou fè nap peye. Pou Core Group tounen ankor nan peyi Dayiti. Hmmmm antouka na degaje nou sa nou tap chèche a nou jwenn li. Se domaj pa gen moun ki pou kanpe goumen ak vakabon sa yo
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