En Haïti, la réussite ne se mesure plus à l’impact qu’on a dans sa communauté, mais à la capacité de s’exiler. Le rêve national est devenu une obsession collective : obtenir un visa pour l’Amérique ou l’Europe. On ne valorise plus l’entrepreneuriat local, l’innovation, ni même la solidarité ; ce qui compte, c’est "s’en aller". Partir devient un rite de passage, un symbole de courage et d’intelligence, pendant que rester est vu comme une faiblesse ou un échec.
Le pauvre haïtien, souvent analphabète et sans ressources, passe sa vie à nourrir l’illusion d’un départ. Il vend tout ce qu’il possède, marche des kilomètres, traverse des forêts, des rivières, des déserts, prend la mer, affronte les cartels et les gardes-frontières. Une fois arrivé en terre occidentale, dès qu’il touche quelques billets, il se proclame "réussi". Il se croit supérieur, oublie son passé, et méprise ceux qui n’ont pas eu le "courage" de tout risquer comme lui.
La classe moyenne, pourtant formée, éduquée, qualifiée, n’échappe pas à ce fantasme. Son unique obsession : quitter le pays légalement. Elle dépense des fortunes en demandes de visa, sacrifie ses économies pour rejoindre les bas-fonds de sociétés étrangères où elle acceptera toutes sortes d’humiliations. Ironie du sort, cette même classe moyenne, une fois installée dans l’ombre de la société d’accueil, se donne des airs d’expert en immigration et distribue les leçons de vie à ceux qui sont restés.
La bourgeoisie haïtienne, composée majoritairement de Mulâtres et d’Arabes, joue dans une autre catégorie : celle des privilégiés avec passeports étrangers. Avant même de créer une entreprise, elle s’assure d’avoir la nationalité américaine, canadienne ou française. Elle n’investit jamais dans la santé, l’éducation ou l’agriculture. Elle importe tout, y compris les armes, et alimente une économie de mort qui étrangle la population. Elle se croit à l’abri, protégée par ses papiers étrangers, jusqu’à ce qu’un président raciste lui rappelle qu’elle ne sera jamais chez elle ailleurs non plus.
Les politiciens, quant à eux, ne sont que des marchands de chaos. Leur mission est simple : voler l’État, envoyer leur famille à l’étranger et protéger leurs avoirs à l’abri en Floride, à Montréal ou à Paris. Le service public ne les intéresse pas, seule leur sécurité personnelle compte. Ils obéissent servilement aux puissances étrangères, même quand celles-ci ne leur demandent rien, et finissent par être humiliés en public par des dirigeants qui les considèrent comme des parasites.
Ainsi va Haïti, un pays abandonné par ses élites, méprisé par ses enfants, où la réussite est désormais synonyme de départ. Personne ne veut y vivre, encore moins y mourir. Et pourtant, c’est ici que tout pourrait recommencer — à condition d’avoir le courage de rester et de bâtir.
Adrien Jean-François
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Peyi a pa ofri anyen. Pa kritike sak pati yo. Nou tout ap soufri.
RépondreSupprimerDyaspora se photo mitan Ayisyen
RépondreSupprimerImilite pou tout moun
RépondreSupprimerSam konnen nan zafè moun...tchuiuupppps
RépondreSupprimerAyiti ap gen pou li rekanpe sou de pye li. Lè sa se change na gen pou nou chante
RépondreSupprimerAyi for life
RépondreSupprimerNou tout la pou menm koz peyi nou pa bon ann pa fè rasis
RépondreSupprimerKouraj ak tout gason kanson ayiti
RépondreSupprimer😘😘😘😘😘😘😘 o
RépondreSupprimerGod bless america
RépondreSupprimernou nan batay e nap pote laviktwa
RépondreSupprimerBon texte mais polémique
RépondreSupprimerMwen sa m ka di, menm lè m konnen sam pral di a kapab mal entèprete men mwen oblije di sa mwen pral di a paske sa mwen pral di a se sa mwen te toujou anvi di wi. E sa mwen pral di a gen anpil enpòtans paske sa m pral di a se sa m pral di nan kenpot kote yo ta renmen tande sa m pral di e sam pral di se gwo koze pou moun ki kontan de sa m pral di.
RépondreSupprimerAnfen d kont m pat gen anyen poum te di😂