En Haïti, la langue française reste associée à l’intelligence, à l’éducation et au prestige social. Héritage direct de l’histoire coloniale et du système éducatif élitiste, cette perception fait que tout usage du français est scruté, jugé et souvent transformé en critère de valeur. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre le conflit entre deux artistes : Anie Alerte et Bedjine.
L’incident est survenu lorsqu’un jour, lors d’une prestation, Bedjine a choisi de s’adresser au public en français. Ses propos, bien que corrects, avaient la forme d’une récitation apprise, ce qui manquait de naturel et de spontanéité. Depuis, Anie Alerte utilise cet épisode pour critiquer farouchement Bedjine, comme si cette manière de parler français suffisait à remettre en cause son image d’artiste.
Pourtant, Bedjine est avant tout une chanteuse qui s’exprime en créole, la langue nationale d’Haïti, comprise et partagée par tous. Sa musique touche profondément parce qu’elle parle directement au cœur du peuple. Son talent et son authenticité dépassent largement la question de savoir si son français est fluide ou récité. Ce qui compte pour son public, ce n’est pas la forme, mais l’émotion qu’elle transmet.
Le comportement d’Anie Alerte met en lumière un problème plus général : la société haïtienne continue de placer le français au-dessus du créole, comme si ce dernier ne pouvait pas porter la culture, l’art et le prestige. Pourtant, à l’échelle internationale, des artistes nigérians, jamaïcains ou congolais s’imposent avec leurs langues locales et rencontrent un succès mondial. Pourquoi donc en Haïti continuer à discréditer le créole ?
Ce différend linguistique entre deux chanteuses révèle une fracture sociale persistante. Tant que la maîtrise du français sera utilisée comme critère de jugement, de nombreux talents seront dévalorisés injustement. Il est temps de comprendre que la véritable richesse d’Haïti réside dans la valorisation du créole, tout en respectant le français comme langue d’ouverture et de communication internationale.
En définitive, Bedjine n’a pas besoin du français pour briller : sa voix, sa créativité et son lien avec le peuple parlent pour elle. L’art n’a pas besoin d’être récité en français pour être puissant. Haïti gagnera en force le jour où elle assumera pleinement son créole comme langue de dignité, d’expression et de fierté nationale.
Bob Olivier Martinez
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Okipe zafè nou tande mesye dam , pa okipe Anie Alerte ak Bedjine non se pou gason yap goumen tande. M byen renmen tande lè yonn ap tire pwent sou lòt😂😂
RépondreSupprimerMw wè gen yon batay ant fanatik Bedjine ak fanatik Anie Alerte sou rezo sosyal yo,pa bliye sa chak atis gen moman pa yo.Nou kapab fè konparezon ant 2 atis yo men li pa dwe destwiktif paske chakfwa nou dezini se kilti a nou trayi.
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