Fondateur du média

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Jameson LEOPOLD est Travailleur social et Gestionnaire. Il a fait des études de maîtrise en Sciences du développement à la Faculté d’Ethnologie et en Conseil et expertise en action publique à l’Université Toulouse 1 Capitole. Il est reconnu comme consultant en migrations et réintégration (déportation, retour volontaire et fuite des cerveaux), en renforcement institutionnel (création d’organisations, élaboration et gestion de projets) et en évaluation de projets. Fort de trois années d’études en linguistique, il a fondé Plume Souveraine et occupe actuellement le poste de directeur de la communication au sein du parti Konbit Pou Demokrasi.

vendredi 12 septembre 2025

Haïti, pays où l’artiste rêve de devenir laveur d'assiettesaux États-Unis

L’artiste haïtien occupe une place singulière dans le paysage culturel mondial. Dans beaucoup de pays, l’artiste se bat pour être reconnu chez lui, il rêve de vivre de son art dans son propre environnement. En Haïti, au contraire, l’horizon de réussite ne se limite pas à la reconnaissance locale : il se confond presque toujours avec le départ vers l’étranger.

Quitter Haïti pour les États-Unis ou le Canada est souvent perçu comme une victoire en soi. Pour l’artiste, ce départ représente bien plus qu’un simple déplacement géographique : il devient une consécration, une validation sociale. Dans l’imaginaire collectif, l’exil est le diplôme ultime, la preuve que l’on a « réussi ».

Le paradoxe est que, bien souvent, ces artistes ne continuent pas leur carrière artistique une fois à l’étranger. Beaucoup abandonnent pinceaux, micros ou instruments pour se consacrer à des emplois manuels : chauffeur de camion, manutentionnaire, porteur de boîtes. Ce changement radical ne choque ni eux-mêmes, ni leur entourage, car la réussite ne se mesure plus à la pratique de l’art, mais au fait d’avoir quitté Haïti.

Ce phénomène traduit une fracture profonde : l’art en Haïti peine à nourrir son créateur. Les structures de soutien sont faibles, le marché est réduit, et la pauvreté pousse les talents vers la survie économique. Face à cela, l’exil devient une stratégie, parfois même une nécessité.

Pourtant, ce basculement interroge : comment un peuple qui produit tant de créativité peut-il accepter que ses artistes abandonnent leur vocation ? N’y a-t-il pas une perte collective à voir ces talents transformer leur destin artistique en simple survie matérielle, loin de leur terre natale ?

Au final, l’artiste haïtien incarne à la fois la richesse culturelle d’un pays et sa tragédie sociale. Son plus grand succès, aujourd’hui, n’est pas une œuvre, ni une exposition, ni un concert, mais un visa et un billet d’avion. Un succès qui dit beaucoup sur l’état d’Haïti et sur la valeur que l’on accorde à la création.

Steven Cantave 

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