Quand l’Haïtien émigre vers les États-Unis, c’est souvent avec l’espoir d’une vie meilleure. À l’aéroport, on lui sourit, on lui dit : “Welcome to America!”. Il se sent accueilli, attendu, presque important.
Très vite, il découvre une réalité plus dure. Il devient chauffeur, ouvrier, nettoyeur. Ses diplômes ne valent rien. Mais il garde le sourire. Après tout, il est en Amérique.
Il envoie de l’argent, paie l’école des cousins, construit une maison qu’il ne verra peut-être jamais. Il sacrifie ses rêves pour offrir une chance aux autres. Il devient un héros silencieux.
Puis un jour, il rentre au pays. Fatigué. Parfois malade. Parfois déporté. Il espérait un accueil chaleureux. Mais ce qu’il reçoit, c’est un haussement d’épaules.
“Kouraj frè'm, se karma. Lavi pa fini.” Voilà ce qu’on lui dit. Comme s’il avait échoué. Comme si son retour était une punition, et non un choix ou une nécessité.
Il regarde autour de lui. Il ne sait plus s’il est chez lui ici ou là-bas. Il n’est plus tout à fait Américain. Mais il n’est plus tout à fait Haïtien non plus.
Vladimir Guerrero
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