🔴 Aucun peuple n’aime véritablement les immigrants

On entend souvent dire que les peuples qui voyagent sont plus ouverts. En effet, découvrir d’autres pays, d’autres langues, d’autres modes de vie peut éveiller la curiosité et atténuer certains préjugés. Mais cette ouverture est bien plus fragile qu’on ne le pense. Le voyage ne transforme pas nécessairement le regard sur l’étranger.

Il existe de nombreux voyageurs qui prennent plaisir à visiter l’Afrique, l’Asie ou l’Amérique latine, mais qui, une fois rentrés, refusent catégoriquement d’accueillir des ressortissants de ces régions chez eux. Ils aiment l’exotisme à distance, mais redoutent la proximité culturelle. Le touriste est souvent enthousiaste à l’étranger, mais méfiant à l’intérieur de ses frontières.

Les exemples sont nombreux. En France et en Allemagne, beaucoup affluent vers le Maroc, la Thaïlande ou le Sénégal, à la recherche d’aventure ou d’authenticité. Pourtant, ces mêmes pays connaissent une forte montée des discours hostiles à l’immigration. Le dépaysement fascine, mais l’installation dérange.

Aux États-Unis, une grande partie de la population ne voyage pas hors du territoire. Ce repli peut favoriser les discours populistes et xénophobes, comme ceux de Donald Trump. Toutefois, même dans les sociétés très mobiles, les réactions de rejet face à l’immigration restent puissantes.

La vérité est peut-être plus simple, et plus brutale : aucun peuple n’aime spontanément les immigrants. L’étranger qui arrive est souvent perçu comme un intrus, un concurrent ou une menace pour l’équilibre établi. L’ouverture n’est pas naturelle, elle se construit avec l’effort, l’éducation et la justice sociale.

En définitive, le nombre de kilomètres parcourus ne détermine ni la solidarité, ni l’hospitalité. Il y a des sédentaires accueillants, et des voyageurs pleins de méfiance. Ce n’est pas le voyage qui crée l’ouverture, mais la volonté d’habiter le monde avec l’autre, et non contre lui.

Jameson LEOPOLD

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