Depuis plusieurs années, la jungle du Darién est devenue un passage obligé pour des milliers de migrants en route vers les États-Unis. Parmi eux, les Haïtiennes et Haïtiens sont de plus en plus nombreux à affronter cette traversée périlleuse, poussés par la misère, l’insécurité et l’absence de perspectives en Haïti. Beaucoup avaient trouvé refuge au Brésil ou au Chili après le séisme de 2010, mais les politiques migratoires restrictives et les discriminations les ont contraints à reprendre la route vers le nord (Human Rights Watch, 2023).
Le Darién, vaste zone sauvage entre la Colombie et le Panama, échappe en grande partie au contrôle des autorités. Ce vide sécuritaire est exploité par des groupes armés et des trafiquants qui y imposent leurs lois. Des témoignages rapportés par Médecins Sans Frontières (2023) font état de viols systématiques visant aussi bien des femmes que des hommes haïtiens. Les femmes sont attaquées en pleine nature, parfois enceintes ou accompagnées de jeunes enfants, sous la menace d’armes, souvent devant leurs proches. Elles évoquent des scènes de violence extrême : viols collectifs, humiliations, vols, et abandon sans soins ni secours.
Les hommes haïtiens ne sont pas seulement témoins de ces violences. De plus en plus de cas de viols d’hommes ont également été rapportés, bien que souvent tus en raison de la honte et de la stigmatisation. Ces agressions, moins médiatisées, n’en sont pas moins destructrices. Certains hommes sont violés pour les punir, les humilier ou exercer un contrôle. Ils deviennent ainsi, eux aussi, les victimes directes de cette brutalité. Ce phénomène, longtemps ignoré, est désormais documenté par des organisations comme l’OIM, MSF et Human Rights Watch (IOM, 2023 ; MSF, 2023 ; HRW, 2023).
Ce drame se déroule dans l’indifférence quasi générale, alors même qu’il résulte de politiques migratoires injustes et de l’abandon d’un peuple. La plupart de ces migrants sont des familles qui avaient tenté de reconstruire leur vie en Amérique du Sud, avant d’être rejetées. Confrontés à un mur institutionnel et au racisme structurel, leur seule option reste souvent la fuite à travers la jungle. Ce n’est pas un choix, mais un cri de désespoir.
Une réponse humanitaire et politique est urgente. Les États concernés – Colombie, Panama, mais aussi États-Unis – doivent assumer leurs responsabilités et garantir une protection minimale. Des voies migratoires sûres et légales doivent être ouvertes pour éviter que la jungle ne devienne un cimetière invisible. Les ONG doivent être renforcées dans leurs efforts d’assistance et de documentation.
Mais au-delà des États, c’est aussi à la diaspora haïtienne, aux médias et aux intellectuels de faire entendre ces voix étouffées. La migration ne doit jamais rimer avec torture, viol ou mort. Il faut écouter les survivants, femmes et hommes, relayer leurs récits, dénoncer les causes profondes de cette migration forcée : faillite de l’État haïtien, exploitation internationale, insécurité chronique. Le respect de la dignité humaine commence par la reconnaissance de la souffrance vécue. Le devoir de mémoire est un acte de justice.
Références
Human Rights Watch (2023). Panama: Migrants Face Abuse in Darién Gap. https://www.hrw.org
Médecins Sans Frontières (2023). La traversée du Darién : "Un enfer sur Terre". https://www.msf.org
Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) (2023). Darién: données sur les mouvements de migrants. https://www.iom.int
Jackson LAGUERRE
nou menm ayisyen se lè nou nan vye sèkèy la na sispann pase mizè sou latè. Toutan nou vivan lavi nou pap fasil 😭
RépondreSupprimerNa va priye pou tout sa ki vivan ak tout sa ki ✈️ high yo
RépondreSupprimer😭😭😭😭😭🙏
RépondreSupprimerHmm 💭
RépondreSupprimerSo sad 😭😢
RépondreSupprimermoun yo soufri wi podyab 🤦
RépondreSupprimerAdjche !! ou gen pou tande wi. Ti pèp gen kouray 😭😢
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