En Haïti, le repas du dimanche est un rituel respecté dans la majorité des familles. C’est un moment où tout le monde se retrouve autour d’un bon plat, souvent copieux et bien présenté. Ce jour-là, l’ambiance est différente : on prend le temps de cuisiner, de s’habiller et de partager.
Cette tradition est liée à la culture chrétienne, où le dimanche est le jour du Seigneur. Après la messe ou le culte, la famille se rassemble pour prolonger le moment sacré autour d’une table. C’est un héritage colonial et religieux que la société haïtienne a su conserver.
Mais il ne faut pas ignorer que cette habitude est aussi influencée par la pauvreté. Durant la semaine, les repas sont souvent simples, faits de produits peu coûteux. Le dimanche devient alors l’occasion de mieux manger, de préparer de la viande ou un plat traditionnel.
Pour les familles modestes, ce repas est une façon de résister à la misère. Même dans la difficulté, on veut offrir aux enfants un instant de joie, de beauté, et parfois d’abondance. Le repas du dimanche est un petit luxe assumé, une pause dans la routine difficile.
Ce moment de partage joue aussi un rôle social. Il remplace d’autres formes de loisirs souvent absents dans les quartiers pauvres. Il permet de maintenir la cohésion familiale, de discuter, de rire et de transmettre des valeurs.
En fin de compte, le grand dîner du dimanche est bien plus qu’un simple repas. C’est un acte de dignité, de culture et de mémoire. Il reflète la force d’un peuple qui, malgré tout, continue de célébrer la vie chaque semaine.
Eric CADET
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