Fondateur du média

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Jameson LEOPOLD est Travailleur social et Gestionnaire. Il a fait des études de maîtrise en Sciences du développement à la Faculté d’Ethnologie et en Conseil et expertise en action publique à l’Université Toulouse 1 Capitole. Il est reconnu comme consultant en migrations et réintégration (déportation, retour volontaire et fuite des cerveaux), en renforcement institutionnel (création d’organisations, élaboration et gestion de projets) et en évaluation de projets. Fort de trois années d’études en linguistique, il a fondé Plume Souveraine et occupe actuellement le poste de directeur de la communication au sein du parti Konbit Pou Demokrasi.

lundi 14 juillet 2025

Quand la diaspora haïtienne détruit Haïti à travers le trafic d’armes

L’expulsion imminente de Peniel Olibris, un Haïtien de 34 ans résident aux États-Unis, ne saurait passer inaperçue. Après avoir purgé une peine de prison fédérale pour trafic d’armes à destination d’Haïti, il a été remis à l’ICE en Louisiane, en vue de son renvoi vers Port-au-Prince. À première vue, l’affaire semble banale. Pourtant, elle met en lumière une réalité troublante : les États-Unis ferment les yeux sur un trafic d’armes qui alimente les gangs haïtiens… tout en expulsant ceux qu’ils désignent comme les maillons faibles du système.

Dès octobre 2019, les autorités américaines avaient ouvert une enquête contre Olibris, à la suite d’un simple signalement dans un magasin d’armes du Colorado. Rapidement, l’ampleur du réseau est apparue : 77 armes à feu achetées en toute légalité sur le territoire américain, puis dissimulées dans 13 véhicules expédiés à Haïti via la Floride. Ainsi, entre septembre 2019 et mai 2020, les douanes de Miami ont laissé passer sans sourciller une cargaison létale, à destination d’un pays déjà rongé par la violence. Comment une telle négligence est-elle possible ?

En effet, au lieu de s’attaquer aux véritables fournisseurs, à ceux qui accordent les licences, aux compagnies de transport complices et aux douanes complaisantes, les autorités fédérales ont préféré faire de Peniel Olibris le bouc émissaire idéal. Certes, il a plaidé coupable. Toutefois, peut-on vraiment croire qu’un simple résident du Colorado, sans licence d’exportation, ait pu à lui seul organiser une telle logistique transnationale ? Il ne fait aucun doute que ce trafic n’était que la surface visible d’un iceberg beaucoup plus profond, probablement toléré – voire encouragé – par certains réseaux bien établis.

De plus, les conséquences géopolitiques de cette affaire ne peuvent être ignorées. Tandis que les États-Unis dénoncent publiquement l’insécurité en Haïti, ils autorisent – volontairement ou non – la prolifération d’armes sur son sol. Ce double discours, teinté d’hypocrisie, pose une question fondamentale : Washington veut-il réellement stabiliser Haïti, ou utilise-t-il le chaos pour justifier son ingérence permanente ? Il serait naïf de croire que ces armes arrivent à destination sans intelligence complice, ni objectifs stratégiques.

Par ailleurs, l’incarcération d’Olibris semble davantage symbolique que dissuasive : 12 mois de prison pour avoir fait entrer illégalement plus de 70 armes en Haïti. Un simple an de réclusion, dans un pays où la détention pour simple possession de drogue peut dépasser les dix ans. Cela confirme que l’enjeu n’était pas la gravité du crime, mais bien son utilité médiatique et politique. En livrant Olibris à l’ICE, les autorités américaines envoient un message : nous lavons nos mains, le problème vient d’ailleurs.

En conclusion, cette affaire dépasse largement le cas individuel de Peniel Olibris. Elle révèle une dynamique inquiétante, où les États-Unis, tout en se posant en gendarme du monde, alimentent silencieusement les foyers d’instabilité qui justifient ensuite leurs interventions. Le peuple haïtien, quant à lui, continue de payer le prix du silence complice et des deals inavoués. Il est temps de briser cette logique coloniale déguisée en coopération sécuritaire.

Jackson Junior Joseph 

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2 commentaires:

  1. Jack stefen aleksi14 juillet 2025 à 05:47

    diaspora nou an fyè voye ti lajan ayiti men yo youn pata renmen Ayiti devlope pou yo ka ale kraze ti medam yo pou ti monnen. Depi ayiti devlope lajan diaspora pap gen enpòtans ,yo pap moun. se pou sa yap detri ayiti ak zam konsa.

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  2. Que Donald Trump les déporte tous afin qu'ils puissent comprendre comment on souffre ici lorsquelle envoie des armes

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