Fondateur du média

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Jameson LEOPOLD est Travailleur social et Gestionnaire. Il a fait des études de maîtrise en Sciences du développement à la Faculté d’Ethnologie et en Conseil et expertise en action publique à l’Université Toulouse 1 Capitole. Il est reconnu comme consultant en migrations et réintégration (déportation, retour volontaire et fuite des cerveaux), en renforcement institutionnel (création d’organisations, élaboration et gestion de projets) et en évaluation de projets. Fort de trois années d’études en linguistique, il a fondé Plume Souveraine et occupe actuellement le poste de directeur de la communication au sein du parti Konbit Pou Demokrasi.

lundi 7 juillet 2025

Quand TikTok encourage la paresse chez les Haïtiens

Depuis quelques années, de nombreux Haïtiens vivant aux États-Unis ont trouvé dans TikTok un moyen rapide de s’enrichir, sans avoir recours à un emploi traditionnel. Grâce à un téléphone portable, une connexion internet et un sens aigu du spectacle, certains parviennent à générer des revenus mensuels confortables uniquement par leurs publications et leurs directs. De ce fait, TikTok s’impose pour eux comme une véritable alternative économique, échappant aux contraintes du travail salarié.

Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait espérer, la majorité de ces créateurs n’utilisent pas TikTok pour valoriser la culture haïtienne ni pour promouvoir la langue créole. Au contraire, ils misent le plus souvent sur la provocation, la mise en scène de leur intimité ou des contenus à forte charge émotionnelle, parfois marqués par une vulgarité assumée. Or, cette stratégie, bien que contestable sur le plan éthique, s’avère néanmoins efficace pour attirer des vues, générer des réactions et donc maximiser les gains.

En effet, les revenus générés par ces créateurs proviennent de plusieurs sources : le « Creator Fund », les cadeaux virtuels offerts en direct par les abonnés, les partenariats commerciaux, ou encore la promotion de produits et services personnels. Ainsi, il n’est donc pas rare de voir certains influenceurs haïtiens gagner entre 2 000 et 8 000 dollars par mois, simplement en exploitant les dynamiques de l’audience virtuelle.

Par conséquent, cette réussite numérique séduit un nombre croissant de jeunes Haïtiens, qui y voient une voie de sortie face à la précarité, à l’absence de papiers ou au manque de diplômes. Autrement dit, sans inscription formelle dans le monde du travail, mais avec une forte visibilité en ligne, ils réussissent non seulement à subvenir à leurs besoins, mais parfois aussi à soutenir leur famille restée en Haïti.

Néanmoins, ce modèle économique demeure extrêmement fragile. TikTok risque d’être retiré du marché américain dès le 17 septembre 2025, si l’entreprise chinoise ByteDance ne parvient pas à vendre ses activités aux États-Unis. Dans un tel scénario, sans alternative claire ni stratégie de transition vers d’autres plateformes, une grande partie de ces créateurs pourrait perdre du jour au lendemain leur unique source de revenus.

En définitive, la situation soulève un paradoxe. D’un côté, TikTok offre à une frange souvent marginalisée de la communauté haïtienne la possibilité d’accéder à une autonomie financière inespérée ; de l’autre, il encourage un type de contenu qui, au lieu d’élever l’image collective, tend à la dégrader. Ainsi, l’avenir de cette génération « TikTok dépendante » reste suspendu à des choix stratégiques qui leur échappent totalement.


Roberson Stanley Joseph


2 commentaires:

  1. Ti blan Gonaives7 juillet 2025 à 11:23

    Ti mesye dam sa yo senan internet 🛜 yo fè lajan. Yo pa vle travay.

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  2. selontan moun tekonn travay. Kounya bagay yo chanje wi. Entènet rezoud anpil pwoblèm men noumenm Nou .Al utilize the

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