Donald Trump est le petit-fils de trois immigrants européens

Donald Trump, l’un des hommes les plus influents de la scène politique américaine contemporaine, est pourtant l’héritier direct d’une histoire familiale profondément marquée par l’immigration. Contrairement à ce que laisse entendre sa rhétorique anti-immigrés, tous ses grands-parents sont nés à l’étranger. Son ascendance plonge ses racines dans les terres allemandes et écossaises, bien loin du sol américain qu’il prétend vouloir protéger de l’« invasion étrangère ».

Son grand-père paternel, Frederick Trump, est originaire de Kallstadt, en Allemagne. Il a quitté l’Europe à l’âge de 16 ans pour tenter sa chance aux États-Unis. Après avoir fait fortune dans l’Ouest américain lors de la ruée vers l’or, il tenta de retourner vivre en Allemagne, mais fut expulsé par les autorités bavaroises. C’est donc aux États-Unis qu’il fonda sa famille et bâtit le socle financier de la lignée Trump.

La grand-mère paternelle de Donald Trump, Elizabeth Christ, était elle aussi allemande. Elle a immigré aux États-Unis pour rejoindre Frederick et a joué un rôle crucial dans le développement du patrimoine familial après la mort prématurée de son mari. Ensemble, ils ont jeté les bases de l’entreprise immobilière qui sera plus tard développée par leur fils Fred Trump, puis par Donald lui-même.

Du côté maternel, l’histoire n’est guère différente. Mary Anne MacLeod, la mère de Donald Trump, est née sur l’île de Lewis, dans les Hébrides écossaises. Issue d’un milieu modeste, elle a traversé l’Atlantique en 1930 pour rejoindre les États-Unis à l’âge de 18 ans. Elle y rencontrera Fred Trump, fils d’immigrés allemands, qu’elle épousera quelques années plus tard. Ensemble, ils élèveront cinq enfants, dont Donald, né à New York en 1946.

Ce que révèle cette généalogie, c’est que Donald Trump est l’héritier d’une double tradition européenne : allemande et écossaise. Il est, techniquement, un Américain de deuxième génération du côté paternel et de première génération du côté maternel. Il doit donc son existence même au rêve américain, celui qui attire des milliers de personnes venues chercher une vie meilleure.

Pourtant, en politique, Donald Trump s’est construit une image de défenseur d’une Amérique fermée aux nouveaux venus. En oubliant ou en minimisant ses propres origines familiales, il incarne cette contradiction frappante d’un pays construit par des immigrants, mais où certains descendants d’immigrés en viennent à rejeter ceux qui aspirent à suivre le même chemin. L’histoire de Trump rappelle ainsi que les débats sur l’immigration sont aussi des débats sur l’identité, la mémoire et l’oubli.

Georgi Gosho