Laurent Saint-Cyr et Didier Fils-Aimé symbolisent la montée en puissance d’une élite économique de plus en plus visible dans les mécanismes de gestion de la crise haïtienne. Longtemps en retrait ou cantonnée à l’arrière-plan, cette élite sort désormais de l’ombre, assumant des responsabilités politiques directes, à travers des postes stratégiques dans les organes de transition. Cette évolution soulève à la fois des espoirs et de nombreuses interrogations.
Laurent Saint-Cyr, issu du secteur privé, est aujourd’hui présenté comme un acteur central de la transition. Son arrivée au pouvoir le 7 août 2025 marque un tournant symbolique : pour la première fois depuis longtemps, un représentant de la classe entrepreneuriale prend officiellement les rênes d’un État miné par la corruption, la violence des gangs et l'effondrement des institutions. Reste à savoir s’il incarne un véritable changement de paradigme ou une simple continuité dans un costume neuf.
Didier Fils-Aimé, lui aussi figure influente du patronat, s’inscrit dans cette même dynamique. Sa voix pèse dans les prises de décision, notamment en matière de gouvernance économique, de politique fiscale et de reconstruction institutionnelle. Tous deux sont considérés par certains comme les représentants d’un capitalisme « modernisateur », mais pour d’autres, ils incarnent surtout une forme de captation du pouvoir par les intérêts économiques privés.
La grande question demeure : au service de qui gouverneront-ils ? Leur proximité avec les grandes entreprises, les banques et les partenaires internationaux alimente la méfiance. L’histoire haïtienne est jalonnée d’épisodes où les élites économiques ont privilégié la stabilité de leurs affaires à l’inclusion sociale ou à la justice économique. Le risque est grand de voir se reproduire les mêmes schémas d’exclusion, sous couvert de réforme.
Mais il serait réducteur de ne voir en eux que des opportunistes. Les défis actuels exigent des compétences de gestion, une capacité à négocier avec les bailleurs, et une volonté de restaurer un minimum de crédibilité institutionnelle. Le pays a besoin de stabilité, mais aussi d’un nouveau contrat social. Si Laurent Saint-Cyr et Didier Fils-Aimé parviennent à conjuguer leadership économique et responsabilité sociale, leur rôle pourrait s’avérer crucial.
En fin de compte, leur mandat sera jugé à l’aune des résultats concrets. Réduction de l’insécurité, relance de l’économie réelle, inclusion des classes populaires dans les décisions politiques : voilà les indicateurs qui diront si cette nouvelle élite mérite la confiance du peuple haïtien. En cas d’échec, ils pourraient vite être perçus comme les nouveaux visages d’un vieux système.
Johnson Jean
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