🔴Washington veut à tout prix la tête du président vénézuélien Nicolás Maduro

Les États-Unis ont franchi un nouveau cap dans leur confrontation avec Nicolás Maduro en doublant la prime pour son arrestation, la portant à 50 millions de dollars. Cette mesure, annoncée jeudi, s’ajoute à l’inculpation du président vénézuélien par la justice américaine pour trafic de drogues. Washington ne reconnaît pas sa réélection et considère désormais Maduro comme un criminel international plutôt que comme un chef d’État légitime.

Cette décision illustre la stratégie américaine de délégitimation totale du régime chaviste. Depuis plusieurs années, les États-Unis cherchent à isoler Caracas par un faisceau de sanctions économiques, de pressions diplomatiques et de campagnes médiatiques. L’augmentation de la prime n’est pas seulement un geste symbolique : c’est un outil de déstabilisation, destiné à fragiliser le cercle rapproché du président vénézuélien.

En mettant un prix aussi élevé sur sa tête, Washington espère provoquer des fissures au sein de l’appareil politique et militaire qui soutient Maduro. L’idée est d’encourager une trahison interne, en offrant une somme colossale à quiconque livrerait le chef de l’État. C’est une méthode déjà employée par les États-Unis dans le passé, notamment contre Manuel Noriega au Panama à la fin des années 1980.

Les accusations de narcotrafic contre Maduro reposent sur l’existence présumée d’un réseau criminel appelé le “Cartel de los Soles”, censé acheminer de la cocaïne vers l’Amérique du Nord. Ces charges, que Caracas rejette comme une manipulation politique, servent de base légale à la justice américaine pour justifier cette traque internationale. En qualifiant Maduro de trafiquant, Washington cherche à transformer un conflit géopolitique en affaire criminelle.

Ce durcissement intervient dans un contexte international où le Venezuela reste un allié stratégique de la Russie, de la Chine et de l’Iran. Sa position géographique et ses immenses réserves de pétrole en font un acteur incontournable en Amérique latine. Pour Washington, maintenir Maduro au pouvoir revient à accepter la présence active de ses rivaux dans son propre “arrière-cour” stratégique.

En doublant la prime, les États-Unis confirment qu’ils ne relâcheront pas la pression, même après l’échec du projet Guaidó. Mais cette stratégie pourrait aussi renforcer Maduro à l’intérieur du pays, en le présentant comme un symbole de résistance face à l’impérialisme. La confrontation entre Caracas et Washington semble donc s’inscrire dans une guerre d’usure, où l’économie, la justice et la propagande servent autant que les armes.

Timofei Egorovitch Pravdine 

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