La mort de Ti Wil plonge Gonaïves dans la terreur

La ville des Gonaïves traverse depuis mardi soir une zone de turbulence après la mort par balles de Wilfort Ferdinand, alias Ti Wil, figure controversée et ancien chef rebelle. L’événement, survenu dans la localité de Canal Bois, a plongé la cité de l’Indépendance dans une atmosphère lourde et incertaine.

Selon plusieurs habitants, la nouvelle de sa mort a rapidement déclenché des mouvements de panique. Des tirs sporadiques ont été entendus dans certains quartiers, et des rumeurs de représailles ont circulé, incitant la population à se cloîtrer. Des commerçants, craignant des débordements, ont aussitôt fermé leurs portes, et les rues se sont vidées.

La situation reste confuse. Des sources locales rapportent que des barricades et pneus enflammés auraient été érigés par des partisans ou des riverains inquiets, notamment dans les zones de Raboteau et de Morne-Blanc, accentuant la paralysie de la ville. La peur d’affrontements entre groupes rivaux ou avec les forces de l’ordre demeure vive.

Officiellement, la Police Nationale d’Haïti (PNH) ne s’est pas encore exprimée sur la gestion sécuritaire post-événement. En revanche, plusieurs médias évoquent un conflit foncier comme toile de fond du drame, ce qui laisse craindre que la tension perdure au-delà de l’émotion immédiate.

Dans ce climat d’incertitude, les habitants des Gonaïves vivent au rythme de l’angoisse, pris en étau entre la mémoire d’une figure locale controversée et la crainte d’une spirale de violences. Pour beaucoup, la mort de Ti Wil ne marque pas la fin des problèmes de sécurité dans la ville, mais pourrait au contraire ouvrir une nouvelle séquence d’instabilité.

Eric CADET 

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