Sous le gouvernement de Dumarsais Estimé (1946-1950), Haïti bénéficiait d’un corps diplomatique prestigieux, composé d’intellectuels et de personnalités cultivées capables de représenter le pays avec fierté et autorité morale. Jean Price-Mars, ambassadeur à Paris, incarnait le rayonnement culturel et intellectuel, défendant la grandeur d’Haïti et promouvant le noirisme et la fierté nationale. Émile Saint-Lot, représentant permanent d’Haïti aux Nations Unies, jouait un rôle clé dans la création et les débats de l’ONU, imposant la voix d’Haïti sur la scène mondiale. Joseph D. Charles, ministre des Affaires étrangères, participait aux conférences internationales et aux missions diplomatiques de portée globale, tandis que René Victor, ambassadeur à Washington, entretenait des relations stratégiques avec les États-Unis.
Antoine Levelt, attaché ou conseiller diplomatique à Paris, contribuait aux missions culturelles et politiques, soutenant la diplomatie morale et intellectuelle d’Haïti. Léon Laleau, écrivain et diplomate, représentait Haïti dans plusieurs missions en Europe, jouant un rôle consultatif et culturel. Albert Etheart, chargé de missions économiques et culturelles, œuvrait à renforcer les relations commerciales et culturelles à l’étranger. Édouard Fouchard, ambassadeur ou chargé de mission en Amérique latine, consolidait les liens régionaux et participait aux conférences panaméricaines. Ces diplomates formaient une équipe capable de défendre la souveraineté, la culture et l’image d’Haïti avec prestige et autorité.
En 2025, la situation est très différente. Les diplomates haïtiens remplissent leurs fonctions administratives, mais n’ont plus la même stature ni le même rayonnement. Louino Volcy, ambassadeur en France, gère les relations bilatérales et représente Haïti devant le gouvernement français, mais son rôle reste limité aux négociations et protocoles officiels. Anaïse Manuel, ambassadrice au Royaume-Uni, se concentre sur la coopération et l’assistance aux Haïtiens de la diaspora.
Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, ministre des Affaires étrangères, supervise les relations diplomatiques et les missions consulaires, mais reste limité par la faiblesse structurelle de l’État. Jean Josué Pierre, représentant intérimaire d’Haïti auprès de l’OEA, gère les questions institutionnelles et les programmes régionaux. Chenet St. Vil, ambassadeur auprès de la CARICOM, se concentre sur les échanges régionaux et la coordination de l’aide internationale. Louis Harold Joseph, ambassadeur au Japon, développe les relations économiques, tandis que Nathalie Fourcand, chef de poste au Maroc, est chargée de la coopération et de l’assistance aux ressortissants.
La différence est frappante : là où les diplomates de l’époque Estimé avaient des missions culturelles, politiques et morales, les diplomates actuels se limitent presque exclusivement à la gestion administrative, économique et humanitaire. Les missions d’hier impliquaient de défendre l’image et l’histoire d’Haïti sur la scène mondiale. Celles d’aujourd’hui consistent surtout à demander de l’aide et à gérer la survie du pays.
Les diplomates d’hier parlaient au monde avec autorité et fierté. Aujourd’hui, la voix de Haïti est affaiblie : les ambassadeurs doivent naviguer dans un contexte où le pays est perçu comme fragile, dépendant et souvent ignoré. Les missions actuelles ne permettent plus de projeter la grandeur d’Haïti, contrairement à leurs prédécesseurs qui imposaient le respect et inspiraient l’admiration.
Sous Estimé, chaque ambassade était un symbole de prestige : Paris, Washington, l’ONU et l’Amérique latine représentaient des lieux où Haïti brillait par sa diplomatie intellectuelle et morale. Aujourd’hui, même les postes clés comme la France ou les États-Unis sont réduits à des fonctions administratives et protocolaires, sans impact culturel ni moral réel.
Cette comparaison révèle l’effondrement de la diplomatie haïtienne : les huit diplomates d’hier (Jean Price-Mars, Emile Saint-Lot, Joseph D.Charles, René Victor, Antoine Levelt, Léon Laleau, Albert Etheart et Edouard Fouchard) représentaient Haïti avec vision, prestige et autorité, tandis que les diplomates actuels se limitent à des missions techniques, incapables de défendre l’honneur et la grandeur du pays.
Restaurer une diplomatie digne de la tradition haïtienne exige de recréer une équipe compétente, visionnaire et culturellement influente, capable de faire entendre la voix d’Haïti dans le monde avec la même autorité que celle des ambassadeurs de l’époque Estimé. Tant que cela ne sera pas fait, la diplomatie haïtienne restera affaiblie, dépendante et incapable de porter fièrement le message historique et moral du pays.
Eric CADET
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Qui peut quoi ?
RépondreSupprimerJean Price-Mars est né un 15 octobre. Et nous, où en sommes-nous ?
Dans le pays Boyo, on célèbre peu ses vrais penseurs. Pourtant, le 15 octobre 1876 naissait à Grande Rivière du Nord un géant de la pensée haïtienne : Jean Price-Mars. Médecin, diplomate, ethnologue, mais surtout patriote, il a osé dire que « nous sommes un peuple de culture africaine », à une époque où la honte de soi dominait l'élite haïtienne.
Il a écrit "Ainsi parla l’Oncle" pour rappeler à Haïti qu’elle ne peut se bâtir qu’en se réconciliant avec son âme populaire, rurale, africaine. Aujourd'hui encore, ce message est ignoré par nos politiques et intellectuels qui continuent d'imiter des modèles étrangers, coupés de la réalité de nos mornes, de nos lakou, de nos marchés.
Ironie de l’histoire : pendant que l’on fête Price-Mars dans les discours, les radios passent des émissions où l’on dénigre les paysans, où l’on moque le créole, où l’on nie notre propre culture. Dans les écoles, peu d’élèves savent qui il est.
Alors, qui peut quoi ?
Qui peut redonner une place à notre culture dans l’enseignement ?
Qui peut relire Price-Mars, pas pour le citer, mais pour en faire un projet de société ?
Dans le pays Boyo, beaucoup font semblant de bâtir une nation, mais oublient les fondations.
Jean Price-Mars, lui, avait compris : une nation sans identité affirmée est une maison sans toit.
Ne comparez pas l'incomparable zanmi 🙅
RépondreSupprimerJEAN PRICE MARS
RépondreSupprimerJean Price Mars né le 15 octobre 1876 a Grande Rivière du Nord en haiti.il était une figure intellectuelle et politique majeur,reconnu
Comme médecun,ethnographe,diplomate et écrivain,il était Ministre des Affaires étrangères,des Cultes et des Haitien vivant à l'etranger de 1956 a 1957.Il était aussi Enseignement a l'Université de Paris,Collègede france,et est considéré comme l'intiateur du mouvement indigéniste en Haiti.En plus de sa carrière politique,Price -Mars est l'auteur de l'ouvrage majeur<>,
Distinction: Prix litteraire des caraïbe,Price est décédé le 1er mars 1969 a oetion ville a L'ages de 93 ans.